Présent aux plus belles adresses de Paris, place Vendôme ou sur les Champs-Élysées, au travers de ses boutiques à son nom ou aux couleurs Rolex, Pierre Dubail a consacré soixante ans de sa vie à la joaillerie et à l'horlogerie. Pourtant, c'est une autre facette de sa personnalité que l'on découvre aujourd'hui grâce à une exposition qui se tient du 25 novembre au 4 décembre dans un vaste espace surplombant la boutique Tudor située au 67 avenue des Champs-Élysées. Plusieurs dizaines de toiles aux influences multiples exprimant son goût pour la couleur et l'évasion sont en effet rassemblées pour la première fois. « Si l'on m'avait dit qu'un jour une exposition réunirait des tableaux nés sous mes pinceaux, je ne l'aurais pas cru », explique-t-il. Et pourtant ce moment est venu.
Le retour de sa première passion
C'est lors de son adolescence passée au Canada où il vit alors avec ses parents que Pierre Dubail commence à peindre. Mais bientôt, ses études et ses débuts professionnels en France le détournent de cette voie. Longtemps, bijoux et montres auxquels il se consacre pleinement vont le tenir éloigné de cet amour de jeunesse. Jusqu'il y a quatre ans environ. « C'est lors d'un séjour en Martinique, face à la beauté des paysages et à la richesse des couleurs, que l'envie m'est venue de ressortir mes pinceaux ».
Peindre pour une bonne cause
Pour Pierre Dubail, le plaisir de peindre va très vite redevenir une véritable passion. Couchant sur la toile les beautés du Pays basque et d'horizons souvent lointains, il laisse libre cours à son inspiration en créant de grands tableaux mêlant virtuosité technique et séduction esthétique dans une large variété de thèmes. « J'ai longtemps cru que je peignais seulement pour moi, pour mon seul plaisir », avoue-t-il avec humilité. Pourtant, aujourd'hui, il se réjouit de pouvoir se dire qu'il a aussi peint pour les autres, de façon utile.
Le désir de remercier le destin
Tout est parti d'un voyage culturel organisé en Chine par la sénatrice Catherine Dumas et placé sous les bons auspices de Jean-Pierre Raffarin. Durant ce périple destiné à promouvoir le savoir-faire français, Pierre Dubail fait la connaissance de la présidente de la Haute École de Joaillerie, Bernadette Pinet-Cuoq. Lui-même ancien élève de cet établissement de la rue du Louvre où il avait obtenu son diplôme de sertisseur en joaillerie à l'âge de 20 ans, Pierre Dubail décide, comme il dit, de « remercier le destin » en apportant son aide à de jeunes apprentis, talentueux et méritants, fréquentant l'école. C'est ainsi que va naître le projet de création d'une bourse d'étude solidaire, baptisée La Joaillerie pour tous.
Une vente pour aider de jeunes talents
C'est afin de financer cette bourse d'étude qu'est organisée l'exposition qui se déroulera à Paris durant dix jours. De fait, toutes les sommes récoltées par les ventes des toiles portant sa signature seront intégralement versées à la Haute École de Joaillerie, tout comme les dons qui pourront être faits à cette occasion. « C'est le moins que je pouvais offrir, en associant deux des passions de ma vie : la joaillerie et la peinture », conclut Pierre Dubail.
Source : Le Point. Écrit par Hervé Gallet.